Nous venons de lire l'article de Pauline Castellani paru dans Madame Figaro du 18 décembre 2016 et ne résistons pas à vous le présenter !

Article :

Poussé par l’engouement des créateurs pour les boucles d’oreilles géométriques et imposantes, le système d’attache qui consiste à pincer l’oreille plutôt qu’à la percer revient au goût du jour.

C'est une feuille d’or froissée dont les plis s’éparpillent autour du lobe. Pour l’accrocher à l’oreille, la créatrice Annelise Michelson a très vite opté pour le clip. « Cette forme ample n’aurait pas tenu correctement avec une simple tige : son poids se serait effondré vers l’avant. Et même si ce système garde une connotation très années 1980, il se révèle pour ce modèle volumineux beaucoup plus confortable. »

Bijou star des années 1980

Taxé, en effet, de ringard et d’un peu mastoc, le clip a longtemps été éclipsé par le règne des bijoux minimalistes et du piercing à outrance. Pourtant, dans les années 1980, on ne voyait que lui. Que l’on se rappelle les boucles d’oreilles fluorescentes XXL qui auréolaient le visage des pop stars du moment, à commencer par Madonna et Cyndi Lauper. Ou, dans un autre style, citons les larges pastilles clinquantes, prisées par la famille Carrington dans le feuilleton culte de FR3, Dynastie. « L’époque aimait particulièrement les bijoux opulents et disproportionnés, pleins de strass et de perles, souvent larges et lourds sur l’oreille, plus faciles à suspendre à l’aide d’un clip », explique Pénélope Blanckaert, directrice du département Hermès vintage & fashion arts chez ­Artcurial. Aujourd’hui encore, la plupart des boucles d’oreilles imposantes que l’on voit sur les défilés s’accrochent avec ce genre de système. »

Ainsi, cette saison, apparaissent des pampilles colorées de cristaux ­Swarovski chez Lanvin, de gros galets dorés chez Céline, des sculptures en laiton émaillées chez Atlein, lauréat de l’Andam 2016… Arborer les modèles en pâte de verre multicolores de Gripoix ou les pièces dorées d’OMV by Madina ­Visconti, architecturées comme de petits mobiles de Calder, devient alors possible. Pour davantage de confort, Elsa Vanier a eu la bonne idée de créer des petits clips ovales en or mat et à la sobriété parfaite qui peuvent se porter tels quels mais qui sont équipés d’un anneau discret à l’arrière pour fixer des pendants à tiges réservés à l’origine aux oreilles percées.

Clip selon Petit Robert

Le Petit Robert indique que « clip » est un mot anglais qui signifie « attache », « agrafe » et donne la définition suivante : « Bijou qui se fixe par une pince. » Depuis les années 1980, il renvoie presque toujours, dans le langage courant, à une paire de boucles d’oreilles. Mais certains joailliers l’utilisent encore pour qualifier une parure de corsage. Ainsi chez Van Cleef & Arpels, le terme « broche » est rarement employé, les boucles d’oreilles sont certes montées sur pinces pour les femmes qui n’ont pas les oreilles percées, mais le mot « clip » est poussé comme une signature, en référence au premier modèle dans les années 1910 à piquer sur un vêtement, sur un accessoire ou dans les cheveux. Il se distingue de la broche avec ses deux tiges fixatrices qui permettent une meilleure accroche, et donc des formes multiples. La preuve avec la dernière collection de haute joaillerie l’Arche de Noé et ses attachantes pièces animalières, ou encore les modèles de joaillerie de la ligne Rose de Noël tout juste arrivés en boutique. Élodie Baërd

Une gestuelle ultraglamour​

« En plus de convenir à toutes, même à celles qui n’ont pas les oreilles percées, le clip a surtout l’avantage de se positionner tout de suite facilement », insiste ­Charlotte Chesnais, qui l’utilise sur ses créoles épaisses et surdimensionnées dont la sortie est prévue la saison prochaine. On peut même le décaler en le portant plus haut sur le cartilage, sans avoir à endurer un piercing douloureux. » Ici, nulle question de trous asymétriques, placés trop haut ou trop bas sur les lobes : l’attache se fait de manière instinctive.

Afin de mieux encadrer le visage, de le prendre entre parenthèses, certains joailliers proposent un sens à chaque clip d’une même paire. Ainsi les motifs d’oreilles de Vhernier, les maillons ­Tango signés Pomellato ou les différentes propositions de Zolotas, inspirées par la Grèce antique, sont calibrés pour se placer, précisément, soit à l’oreille droite soit à celle de gauche. Avec, au final, un effet visuel encore plus harmonieux. « En offrant une large surface d’appui, le clip permet ainsi à tous ces modèles pleins ou étirés de mieux épouser l’oreille et de couvrir complètement le lobe », conclut Mélanie Georgacopoulos, qui maintient ces grosses perles baroques aux contours bosselés grâce à ces charnières pratiques.

Enfin, le clip permet surtout de renouer avec un geste oublié. Presque désuet. Celui de faire glisser nonchalamment sa boucle d’oreille le long du lobe pour décrocher son téléphone. Un geste infiniment féminin qui, avec cette nouvelle génération de clips, risque bien de faire sa réapparition.

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Un grand merci à Pauline Castellani d'avoir si joliment rédigé son article sur un sujet qui nous passionne forcément !